Hal Ingberg_Beacon
En premier lieu, BEACON devrait être considéré comme un moyen d’attraction. Il a pris la forme d’une étroite tour triangulaire (faisant 6 x 6 x 6 pieds x 21 pieds de hauteur), placée sur le second palier montant de la rue Sainte-Catherine à la place élevée. Les dimensions et l’emplacement surprenants de cette tour sont devenus le signe ou le phare qui a attiré les visiteurs à explorer et à s’approprier la place publique automnale de la Place des Arts.
Contexte
Le thème de la 4e Biennale de Montréal 2004 était “AGORA. Le domaine public”.
EXTÉRIEUR
Séduction
Étant donné que la grande place élevée de la Place des Arts de Montréal est rarement utilisée à l’automne, une forme de séduction était requise pour inciter les visiteurs à se l’approprier à ce temps-ci de l’année.
Or et “Late Modern”
BEACON est construit en panneaux de verre doré semi-réfléchissant, mesurant 3 x 7 pieds, de façon à se mêler au paysage automnal. Il rappelle également les tours commerciales anti-urbaines en verre réfléchissant dans le style international du “Late Modernism”, utilisant en fait leurs stratégies matérielles discréditées afin d’animer ironiquement l’espace public.
Réflexion/Transparence
Pendant le jour, la compréhension qu’on pouvait avoir de BEACON changeait dramatiquement et continuellement de l’aube au crépuscule. Lorsque le soleil projetait ses rayons directement sur les panneaux de verre, on pouvait percevoir les surfaces intensément colorées et réfléchissantes du verre qui reflétaient la ville, ses habitants et le ciel. Quand la lumière n’était pas directement projetée sur le verre, celui-ci devenait transparent.
Rassembler Montréal
L’emplacement de l’installation (près de la rue Sainte-Catherine en plein cœur de la Place des Arts), combiné à ses caractéristiques réfléchissantes, a créé une condition dans laquelle la vie et les bâtiments de Montréal se trouvaient rassemblés dans le corps de l’installation. Ainsi, on pourrait pratiquement dire que l’œuvre est devenue une version condensée de la ville.
Spectacle social
Comme une fontaine sur une piazza en Italie, BEACON était un point d’intérêt sur la place élevée. Lorsque le verre était transparent à l’extérieur, il était particulièrement réfléchissant à l’intérieur. Lorsqu’il était spécialement réfléchissant à l’extérieur, il était plus transparent à l’intérieur. Cette dualité dans l’expérience phénoménale de chaque côté du verre instaurait un spectacle social d’un genre inusité. Comme des poissons dans un bocal, les participants à l’expérience de l’installation à l’intérieur devenaient des interprètes involontaires pour ceux à l’extérieur. Lorsque les conditions lumineuses changeaient, le spectacle se renversait, transformant les spectateurs en interprètes et vice versa.
INTÉRIEUR
“Pie in the sky”
L’espace au sein de l’installation peut se considérer comme un tunnel vertical qui cadre le ciel en forme de pointe de tarte virtuelle.
Intimité et libération
Par temps couvert, la lumière qui pénétrait dans le tube était minimale, rendant les surfaces intérieures du verre semblables à un miroir. Les dimensions et les proportions de l’enclos, de même que les caractéristiques d’opacité et de réflexions multiples du panneau de verre, produisaient une expérience spatiale intense quoique intime. Cependant, celle-ci était tempérée par le sentiment de libération produit par le fait de regarder en haut et de voir les murs de verre cadrer le ciel.
Kaléidoscopique
Toutefois, la compréhension fournie par l’expérience de ce cadrage devenait désorientante au plan perceptuel en raison des multiples réflexions de style kaléidoscopique offertes par la structure de l’installation.
Réflexion/Transparence
Même par beau temps, lorsque la lumière du jour de l’extérieur ne se projetait pas directement à travers des sections du verre, celui-ci avait la même allure que par temps couvert. Cependant, lorsque la lumière extérieure se projetait directement sur les panneaux de verre, l’intérieur devenait transparent et coloré, ouvrant des perspectives sur la Sainte-Catherine de Montréal et même plus loin.
Ville : Montréal, Canada
Client : Centre internationale d’art contemporain de Montréal
Commanditaires : Société de la Place des arts, Conseil des arts et des lettres du Québec, CPA Verre
Structurale, Dessau Soprin, Euroverre Inc., Technie-Gestion Inc., Vitreco, Construction Yergeau Cart Inc.